Résumé : Laquelle de ces deux tables est la plus grande ? Aucune, les deux ont rigoureusement la même taille. Cette célèbre illusion d'optique est due à Roger N. Shepard (1990), professeur de psychologie à Stanford. Même si nous avons l'intuition d'une possible tromperie, notre perception reste faussée, la réalité physique et la réalité perçue pouvant être très éloignées l'une de l'autre dès lors que chacun appréhende son environnement à travers ses propres perceptions. Cela peut conduire à un biais cognitif : « De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l'effet de la communication et non pas le reflet de vérités objectives et éternelles» (Watzlawick, 2014). Ainsi la réalité n'est-elle que la résultante de compromis, de détours et d'aveuglements réciproques, au travers desquels passe l'information : la somme des confusions, désinformations et communications surgissant entre êtres parlants. Cela peut être amplifié par l'interprétation que chacun fait de cette réalité, une mauvaise interprétation pouvant devenir un biais cognitif. C'est dans le prolongement des travaux sur la dissonance cognitive (Festinger, 1957) que l'étude des biais cognitifs vit le jour. Nos différentes cognitions peuvent entretenir trois types de relations : la dissonance, la consonance et la neutralité. Deux cognitions sont dissonantes si elles sont déraisonnables ou absurdes … [premières lignes]