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Centre de documentation sur la formation et le travailPORTAIL DOCUMENTAIRE
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D'une commande de formation au tutorat à une recherche-action sur le travail : une recherche action dans un établissement scolaire : communication au colloque Les recherches-actions collaboratives : une révolution de la connaissance, Dijon, du 27 au 29 mai 2013.

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Communication
Date du colloque : 27, 28 et 29 mai 2013
Lieu du colloque : Dijon
Organisateur : Association internationale pour la formation, la recherche et l'intervention sociale (Aifris)

Résumé : À une commande du rectorat nous sollicitant afin de former un groupe de tuteurs pour accompagner des enseignants débutants, mis en situation professionnelle sans formation préalable, nous avons engagé avec ce groupe et le proviseur de l'établissement une réflexion sur le travail et ses modalités d'exercice. Ce déplacement de la commande se fondait sur l'hypothèse que l'intégration dans le métier de nouveaux collègues supposait la possibilité de pouvoir dire l'activité au delà des actes professionnels effectués. Pris dans de multiples dilemmes, "l'acte professionnel se révèle comme la partie émergée d'un processus dans lequel l'activité tient la place décisive" (Roger et al, 2007). Évoquer et re-questionner cette part insue du réel est dans notre approche au fondement de la transmission du métier et de ses possibilités d'évolution. Instaurant un espace de paroles inédit, ouvert également aux personnels administratifs et à des professionnels non enseignants, il est devenu possible de questionner sans porter de jugement, non seulement ce qui est fait avec les élèves mais aussi ce qui suscite des débats et des controverses dans ce qui est fait. À partir de situations quotidiennes de la vie d'un établissement scolaire, un retard d'élève, l'annotation d'un bulletin scolaire, la notation d'une copie..., l'accès au réel du travail est devenu progressivement possible, suscitant non seulement un intérêt pour analyser très précisément certaines situations professionnelles considérées comme délicates, même si elles sont habituelles dans la vie d'un enseignant, mais aussi partager et mettre en débat des points de vue différents. Ce partage ne visait pas à harmoniser ou standardiser des pratiques, voire lister les "bonnes pratiques" mais plus modestement à en saisir ce qui les différencie sur un plan technique et éthique. Cette réflexion collective sur ses propres pratiques, ses impensés, ses invariants, ses implicites a conduit ce groupe de professionnels à se saisir très concrètement du fait que "travailler ce n'est pas seulement produire, c'est aussi vivre ensemble" (Dejours). Cette recherche- action se prolonge avec une présence plus distante des chercheurs sollicités ponctuellement à la demande de ce groupe pour aider à l'analyse de situations professionnelles. En laissant aux acteurs la possibilité de co-construire avec les chercheurs les modalités du fonctionnement de cette recherche-action sur le travail enseignant et sa transmission à des pairs, il a été possible de déplacer la plainte, très forte au moment de cette réforme, vers un recentrage sur l'activité effective. Ce déplacement a ouvert de nouveaux espaces de compréhensions et transformations dans le rapport au travail. En conclusion de cette présentation nous insisterons, pour conduire une recherche action qui ouvre de nouveaux espaces d'action et contribue à "développer le pouvoir d'agir" des professionnels, sur la nécessité d'une part de conduire l'action de la manière la plus "coopérative possible avec les divers acteurs du contexte de travail" (Lhuilier, Amado), d'autre part de placer au centre des échanges le travail, entendu non comme l'emploi ou la fiche de poste, mais comme l'activité effectivement mise en œuvre. C'est parce que cet espace de paroles, non contraint pas les méthodologies préconçues des chercheurs, a conduit à regarder et analyser le travail réel, que ces professionnels ont découvert pour eux-mêmes et partant pour les futurs collègues, un regain d'intérêt pour donner sens à des pratiques tapies dans l'ombre et rarement revisitées. Progressivement les complexités du métier n'ont plus été perçues comme des mises à l'épreuve des faiblesses de chacun mais comme des questions de travail à débattre pour en appréhender les différentes facettes et trouver des modes d'agir qui conviennent. Petit à petit, le collectif professionnel est devenu une ressource pour penser son action et sortir du cloisonnement de la classe. [résumé auteure]


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