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Centre de documentation sur la formation et le travailPORTAIL DOCUMENTAIRE
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Quelle contribution du numérique à la décarbonation ?

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N° spécial revue
FAURE Anne, ROUSSILHE Gauthier
La Note d'analyse (France stratégie), n° 141, juil. 2024 | 16 p.

Thème : Environnement économique
Mots-clés : Technologie numérique, Transition écologique

Url :
https://shs.cairn.info/revue-la-note-d-analyse-2024-11-page-1?lang=fr

Résumé : On connaît de façon assez robuste le niveau des émissions carbone attribuées à l'utilisation des technologies numériques. Ces émissions représentent environ 2,5 % de l'empreinte carbone de la France. D'ici à 2030, dans un scénario tendanciel, elles devraient atteindre 25 MtCO2e, en hausse de 45 % par rapport à 2020, et la consommation électrique due à l'usage de ces équipements devrait passer à 54 TWh, en hausse de 5 %. Mais que sait-on, à l'inverse, sur la contribution du numérique aux trajectoires de décarbonation ? La question est complexe et n'a pas reçu de réponse d'ensemble jusqu'à présent. On explore ici les résultats de la littérature pour quantifier le potentiel de décarbonation de quatre cas d'usage choisis dans les domaines clés de l'énergie et des transports : les smart grids, les smart homes, le télétravail et le covoiturage. Sans être négligeable, le potentiel de ces solutions numériques paraît globalement modeste au regard du niveau actuel des émissions de leur secteur d'application. Souvent limitées par des effets rebond, les économies d'énergie et les réductions d'émissions escomptées restent largement hypothétiques, nécessitant en général des changements de comportement des utilisateurs. Ainsi, la pratique du télétravail par 10 millions d'actifs à hauteur d'un jour par semaine permettrait d'éviter entre 1 et 4 MtCO2 par an, en fonction de leurs comportements et de l'organisation des espaces de travail. Dans un scénario optimiste, les smart homes pourraient réduire la consommation d'énergie de 20 TWh et les émissions de 4 MtCO2 mais, sous des hypothèses moins favorables, elles pourraient conduire à une augmentation nette de ces deux grandeurs (+2 TWh et +0,1 MtCO2), compte tenu de l'empreinte de la solution elle-même. Au-delà des quatre cas étudiés ici à titre illustratif, les méthodes d'évaluation de l'impact environnemental des solutions numériques doivent être améliorées et surtout partagées entre les acteurs. Des évaluations fiables de l'ensemble des coûts et bénéfices sont nécessaires pour orienter correctement la décision publique. Elles doivent tenir compte du contexte de déploiement des solutions, afin d'en définir le domaine de pertinence. La promotion, utile et nécessaire, des solutions pouvant contribuer à la transition écologique ne doit pas occulter l'enjeu majeur qui reste la maîtrise des impacts environnementaux des usages numériques dans leur ensemble. [résumé revue]


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