Résumé : Cet article se propose d'explorer la loi du 5 septembre 2018, puis de la mettre en perspective avec l'histoire et les évolutions de la formation professionnelle afin de montrer la rupture qu'elle représente. Elle réaffirme le rôle majeur des entreprises et installe les branches professionnelles comme pivot de l'ensemble du système et fait théoriquement du salarié le seul maître de sa formation. Elle bouleverse aussi complètement le système et l'organisation de l'apprentissage. Cette loi s'inscrit dans la continuité des réformes de l'apprentissage depuis 20 ans au moins : accentuation de l'objectif de professionnalisation ou de développement professionnel, individualisation. Mais en faisant de l'employeur et des branches les décideurs in fine on peut craindre que le libre choix du salarié ne soit qu'un vain mot. Par ailleurs le resserrement de la formation des adultes autour de seules préoccupations économiques pose le problème de l'avenir de l'éducation permanente, vue aussi comme éducation citoyenne, humaniste et émancipatrice.