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Résumé : Dominique Lhuilier est professeure émérite de psychologie du travail au CRTD-Cnam et membre du conseil scientifique de l'Anact. Auteure de multiples ouvrages (Qualité du travail, qualité au travail, sous sa direction, Éditions Octarès, 2016 ; Que font les 10 millions de malades ?, avec Anne-Marie Waser, Éditions Érès, 2016) et articles, elle a enseigné auprès de nombreux publics. Dans le cadre de ce numéro, nous l'interrogeons à propos d'une notion dont l'usage peut se révéler utile pour concevoir le maintien au travail des personnes affectées par le cancer (ou toute autre maladie). La santé n'est jamais un bien obtenu une fois pour toutes, ce n'est pas non plus l'absence de maladie comme pourrait en témoigner la définition de l'OMS, ni « la vie dans le silence des organes » comme le proposait le pathologiste français René Leriche en 1936. C'est quelque chose de fragile et peut-être même d'éphémère, qui implique à la fois le corps et l'esprit, l'individuel et le collectif, la vie sociale et privée. C'est certainement une ressource mais aussi un objectif parfois difficilement atteint par la capacité du sujet à surmonter des épreuves personnelles et professionnelles. En un mot, la santé est également un « travail », une activité que déploie le sujet pour atteindre ses objectifs, renforcer son équilibre et éprouver ses capacités à agir et à transformer les situations auxquelles il fait face. D'où vient alors cette notion ? Quelles sont les disciplines scientifiques qui la soutiennent ? Quelles sont sa signification et son utilité pour comprendre l'importance de l'exercice du travail pour recouvrer ou maintenir la santé des personnes traversant une maladie grave ? C'est le fil que nous tentons de tirer avec Dominique Lhuilier, une des expertes en la matière de par ses travaux et recherches.