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Résumé : Pour une revue qui, comme l'indique sa présentation, entend inscrire sa renaissance « dans le large champ de l'éducation populaire et de l'éducation permanente », le nombre de propositions d'articles suscité par l'appel à contributions et le nombre d'articles publiés invitent à tirer un bilan nettement positif. Le thème a attiré de si nombreux et nombreuses autrices et auteurs que les coordinateurs et coordinatrices ont été conduit·es à proposer deux numéros à la revue. Vu sous cet angle, c'est donc un champ aujourd'hui bien vivant et actif dans lequel la revue souhaite s'inscrire ! Ce constat paraît tout à fait compréhensible car la formule « éducation populaire » semble bénéficier d'un renouveau depuis maintenant plus d'une trentaine d'années – son abréviation a même fait l'objet d'un slogan, « I love éduc pop », ornant des badges militants et repris en couverture d'un ouvrage collectif publié en 2010 ; la formule a aussi figuré pendant un temps dans le nom d'un parti politique et dans une titulature ministérielle. Mais ce succès ne doit pas laisser croire qu'il s'agit d'une chose nouvelle, cette appellation, plus que centenaire, n'est pas une création de notre temps. Si elle vit aujourd'hui une période faste, elle a aussi connu des moments de disgrâce et risqué de tomber dans l'oubli. Frédéric Chateigner lui prête plusieurs vies : étudiant les variations du recours à la formule « éducation populaire » dans sa thèse, il en identifie deux grands cycles. Le premier s'étend du XIXe siècle à 1945 et est caractérisé par l'importance de la référence à la scolarisation. L'éducation populaire accompagne le mouvement de scolarisation de la France, dans les sphères publiques et non confessionnelles comme dans les sphères privées et religieuses. À partir de 1945, la formule relève d'un domaine autonome et s'intègre au vocabulaire des politiques publiques mais son usage se fait problématique. Il s'estompe petit à petit et subit la concurrence de l'« animation socioculturelle ». Un nouveau cycle apparaît à partir de la fin des années 1990. Les associations qui s'en revendiquent aujourd'hui sont nombreuses. Emmanuel Porte relate par exemple qu'en 2017, le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (Cnajep) prétendait représenter « environ 630 000 associations, soit près de la moitié du nombre total d'associations en France, regroupées dans 75 organisations nationales », fédérations ou grandes associations nationales... [premières lignes]